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A lire et à dire
21 février 2010

la Saga de Youza

de Youozas Baltouchis
traduit du Russe et du Lithuanien par Denise Yuccoz Neugnot
en effet la traduction a un rôle majeur dans la découverte de cette écriture. Youza traverse la première partie du siècle dans son marais du Karabaïlé, lieu improbable d'humidité, de neige, où la lutte pour construire, nourrir, survivre est la seule chose à vivre.

"De ce côté là, la Pavirvé, qui avait pris naissance dans les bauges flexueuses et noires du Karabaïlé, dodelinait paresseusement ses mousses. Cette Pavirvé, celle là même que l'on voyait d'année en année, connue -et pourtant secrète encore."

"Youza s'approcha d'un râchon de saule, le prit par les rameaux et tira un bon coup pour montrer à son frère comment il viendrait à bout de toute cette frâche."

"Vinrent les gels. Garrottant les sphaignes et les sagines du Kaïrabalé, pétrifiant la grande seigne, rigidifiant ses rameaux tremblants, plombant de glace étincelante les méandres des bauges. Seules les clairures insondables leur résistèrent : leurs orbites béaient, fumantes, à l'aurore comme au crépuscules, se riant de la morsure du froid."

"Et quand revenait le printemps, Youza était heureux, en entrant dans la forêt, de voir se gonfler les bourgeons dans les arbres et les buissons, le merisier à grappes suffoquer sous le poids de ses fleurs, la filipendule balancer sa mantille jaune. Et chaque automne, il se réjouissait de ce que la forêt flamboie du rubis de l’obier s’illumine du vieil or rouge des planes, de voir le sorbier incliner le cuivre de ses corymbes et de sentir monter du sol un parfum de marasmes et de lactaires. Lui, Youza, n’avait pas oublié les leçons du grand-père Yokoubas : « Quand tu vas dans la forêt, n’y va pas en promeneur, mais pense que tu vas dans ta famille. Pas seulement pour rapporter du bois ou des champignons, mais pour regarder comment poussent les arbrisseaux, comment le sol se tapisse de mousse. » Tout cela, il le devait au grand-père Yokoubas –que la paix éternelle soit avec lui. "

Ces extraits commencent déjà à rendre fous le correcteur d'orthographe. Ces mots de la terre, des plantes, des marais, la traductrice est allée les chercher dans les patois de l'est de la France, la bourgogne et la Comté. Mais quant à les retrouver ou les identifier...

 

sagine subulée : sagine_subulata ou sagine apetale : sagine_apetala ?

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