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A lire et à dire
22 janvier 2019

Ca raconte Sarah

Trieste la Bora Ca raconte sarahde Pauline Delabroy -Allard

Une passion.

Dans la première partie une rencontre, une folle passion, des aventures d'amoureux. D'amoureuses plus exactement. Le roman commence par un texte où aucun accord n'indique que la personne qui raconte est une femme. Et on retrouve cette imprécision dans une scène de fête ou Sarah est décrite mais pa l'autre, puisque c'est l'autre qui écrit.

"Elle garde son doigt appuyé sur le bouton de la sonnette jusqu'à ce que quelqu’un ouvre la porte. A l'intérieur de l'appartement des silhouettes dansent en rythme. C'est une fête où se trouvent certains de ses amis. Elle me présente. Elle dit mon prénom, elle me tire par la main dans les différentes pièces. Elle me tend un verre. Elle boit. Elle boit beaucoup. Elle me sert a chaque fois qu'elle se sert un verre. Très vite, elle est ivre. Elle danse en relevant ses cheveux. Elle me regarde dans les yeux. Les pièces se sont remplies, il n'y a presque pas d'espace pour danser, il fait très chaud. Elle colle son corps au mien, elle danse tout contre moi. Elle ne remarque pas mon désir fou, brûlant, douloureux. Elle ferme les yeux, elle les ouvre, elle me regarde, elle danse, elle boit, elle danse, elle se serre contre moi. Sur le balcon, elle fume des cigarettes en parlant avec des gens que je ne connais pas. Elle a un geste inimitable pour faire tomber les cendres depuis le haut de la tour. Elle regarde au loin, les yeux ivres, les yeux fous, au-delà du canal de l'Ourcq qu'on aperçoit au pied de la tour. Elle entre à nouveau dans la fête, elle boit, elle danse. Dans la salle de bains, elle m'embrasse furieusement gémit sous mes caresses, dans les boumboum qui n'en finissent pas. Tout tremble. Elle boit encore, elle a mal au cœur. Dans l'air chaud de la pleine nuit, sur le balcon, elle dit qu'elle veut rentrer. Elle s'accroche à mon bras, elle a du mal à marcher, elle est ivre. Ivre morte. Aucun chauffeur de taxi n'accepte qu'on monte dans sa voiture. Dès qu'ils l'aperçoivent, ils disent que ça n'est pas possible. Elle rit, elle pleure, elle dit qu'elle va vomir. Elle s'appuie contre moi. Lorsqu'on arrive chez elle, elle se débarrasse de sa robe de bohémienne. Elle est nue, en dessous, entièrement nue. Elle vomit pendant de longues minutes, son corps secoué de convulsions, son front dans ma paume. Elle rit, ensuite, de soulagement. Elle se couche après avoir pris une douche. Elle dit qu'elle est désolée, désolée, désolée, qu'elle a tout gâché, qu'elle comprendra si jamais je la quitte, après ce qui vient de se passer. Elle n'a rien compris. A mes yeux, elle est encore plus désirable qu'avant."

La deuxième partie se passe à Trieste, la passion se prolonge en folie, poussée par la Bora, le vent qui descend des montagnes de Slovénie.

 

A propos du titre,, dans Wikipédia : le titre du roman est tout à la fois une paréchèse et une prosonomasie, formant une concaténation par anadiplose cyclique sur le mode de Rose is a rose is a rose is a rose de Gertrude Stein. Ouf

 

 

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