Les cerfs-volants de Kaboul

de Khaled Hosseini, ou comment revenir en arrière sur 30 ans de guerre et de malheur en Afghanistan.

Passionnant roman vrai, le récit à la première personne d' Amir est une longue confession souvent bouleversante, parfois révoltante. Poursuivi sa vie durant par la culpabilité vis à vis de son frère de lait, les rebondissements ne manquent pas pour nous tenir en haleine mais c'est ainsi le prétexte à parcourir l'histoire récente.

Les combats de cerfs volants jouent un rôle récurrent dans le texte. S'ils sont manoeuvrés par les enfants ils n'en sont pas moins des moyens d'affirmer force, ruse, résistance (le fil qui tient le cerf volant de combat est encollé de verre pilé qui blesse les mains). Cependant ils ont été interdits par les Talibans comme tant de plaisirs et de jeux. Lorsqu'un cerf-volant est battu c'est que son fil est coupé par le fil du vainqueur. Commence alors la chasse aux cerfs-volants battus, et là on ne sait pas sur quel mur de clôture ou sur quel toit les poursuivants vont pouvoir monter et découvrir l'intimité des femmes chez elles. D'où leur interdiction. Pourquoi ne pouvait on avoir des oiseaux en cage chez soi déjà?

Cette tradition des enfants afghans se retrouve aussi au Pakistan et va même jusqu'à poser des problèmes à la compagnie d'électricité de Lahore : voir http://www.carnetdevol.org/actualite/lahore/pakistan.htm

Sur le même sujet, la série de BD "le photographe" est un formidable reportage sur l'Afghanistan des ONG. Didier Lefèvre, le photographe, est mort en ce début d'année. Une expo de ses photos d'Afghanistan a eu lieu à Lectoure dans le cadre de l'été des photographes. C'est aussi un poignant témoignage de l'absurdité et de la cruauté.